Myvatn

Jeudi 10 juin 2004

Le programme de la journée est assez chargé. Nous allons entre autres découvrir les premières marmites de boue : Karine est intenable :) La météo est parfaite.

Nous visitons tout d'abord la cascade de Godafoss. Cette grande cascade en forme d'arc de cercle est très connue pour la légende qui l'entoure. En l'an mil les chefs islandais ont décidé d'abandonner leur divinités scandinaves pour devenir chretiens. "le godi", à son retour de Thingvellir, a jeté dans la cascade les symboles religieux payens.

C'est ici que nous découvrons notre premier car de touriste de la journée, et c'est loin d'être le dernier. Nous sommes dans une zone très touristique de l'Islande.

Nous arrivons ensuite a Myvatn, le reste de la journée va consister à faire le tour du lac.

Myvatn signifie "lac des moucherons", et on comprend très vite d'où vient son nom. La sortie de la voiture est difficile, on est envahis par des petites mouches qui s'infiltrent partout.

Le premier endroit que nous visitons est Skutustadir, c'est une zone de pseudo-cratères. A première vue pas de différence avec des cratères. Mais en fait ils se sont formés lorsque la lave a recouvert des rivières ou des lacs. La vapeur d'eau a fait craquer la couche de lave, formant ce qui ressemble très fortement à des cratères. Les moucherons sont partout, mais pour qu'ils ne restent pas trop sur le visage il faut se mettre face au vent, ca devient alors supportable.

A Dimmuborgir, nous visitons les "citadelles noires". Ce sont des formations ruiniformes : la lave a recouvert un marais ; la chaleur a fait évaporé l'eau du marais, ce qui a créé des cheminées à travers la lave. Les formations qu'on observe sont le résultat de l'effondrement de ces cheminées.

Au fond du chemin nous découvrons un sentier pour aller à Grotagja. Nous traversons un champ de lave, puis nous gravissons Hverfjall, un cratère d'explosion de 452 m. L'ascension est assez difficile car le sentier est très en pente, et les cailloux glissent sous les pieds. Finalement quand nous arrivons en haut nous constatons que nous avons fait l'ascension par la face la plus difficile, le sentier que nous empruntons pour descendre est beaucoup plus facile.

Nous poursuivons notre randonnée jusqu'à Grotagja qui habrite une source chaude, très chaude, d'environ 50°C. Au dessus de la grotte on trouve une faille où pousse une végétation assez dense grâce aux vapeurs d'eau chaude. Les touristes en car n'ont décidemment rien compris : alors que nous prenons des photos de la faille, un bus de touristes fait la visite en moins de 5 minutes.

Nous rejoignons la voiture par le même chemin, mais en contournant le cratère. En regagnant le parking, nous croisons d'autres touristes. Visiblement, nous ne venons pas du même monde : certains d'entres eux portent gants, parka et capuche, alors que nous sommes en short et T-shirt (ce dernier étant même presque de trop), à la limite du coup de soleil... Il faut dire que plus de 3 heures de marche en plein soleil, même islandais, ça chauffe.

Avant de rejoindre les solfatares nous passons par Namaskard. Il s'y trouve une usine de diatomite et un lac à la couleur surnaturelle. Si on ne connait pas on pourrait supposer que c'est l'usine qui rejette des produits dans le lac, mais en fait c'est la silice de l'eau qui lui donne cette couleur. On verra des gens s'y baigner, mais attention il ne faut surtout pas se rendre près de l'embouchure de la source, l'eau y est à 120°C.

C'est vraiment chaud Quand on regarde autour de nous les montagnes alentours sont toutes jaunes, dans un paysage habituellement noir c'est louche. On ne va pas tarder à comprendre pourquoi.

Nous contournons la montagne et nous arrivons immédiatement à Namafjall. On y découvre des marmites de boue bouillonantes, des cheminées d'où s'échappent des gaz ou de la vapeur d'eau. La couleur du sol est entièrement dans les tons jaune rouge bleu, c'est vraiment déroutant.

Dans les solfatares, il faut être très prudent car l'eau qui s'échappe des cheminées peut être brulante, et tous les ans des visiteurs imprudents sont conduits d'urgence à l'hôpital. Mais tous les solfatares que nous avons visités étaient bien balisés pour nous indiquer les zones dangereuses.

Au retour nous nous arrêtons à Storagja, des grottes avec des sources d'eau chaude où l'on peut se baigner. Malheureusement la source est dans une grotte, et pour s'y baigner il faut être équilibriste. Nous avons donc dû y renoncer.

Le soir, nous dormons dans un petit pavillon. La "chef" parle francais, et tous les convives sont de France. Elle nous a préparé différentes spécialités locales. Poissons en entrée (truite marinée, truite sauvage fumée, hareng fumé à la crotte de mouton), puis agneau cuit au feu de bois.